Google XXL: Google et la fréquence des 700 MHz
Google XXL

Google et la fréquence des 700 MHz


Les enchères pour la bande des 700 MHz ont débuté le 24 janvier 2008. L'Auction 73 se déroule sous la houlette de la FCC ("Federal Communications Commission"). La FCC annonce chaque jour l'offre la plus élevée, mais sans indiquer le nom du candidat, et ne donnera la liste des gagnants que dix jours après la fin des enchères. Les quelques 1099 licences seront alors attribuées et il y aura forcément un vainqueur et des perdants. Plus de 3.7 milliards de dollars ont déjà été soumissionnés. Parmi les 214 candidats présélectionnés, trois sociétés se détachent du lot : Google, Verizon et AT&T.

La bande des 700 MHz présente l'avantage d'offrir une portée importante (jusqu'à 32 kilomètres pour chacune des cellules qui serviront de relais) et d'avoir une forte capacité à traverser les murs et autres obstacles inhérent au milieu urbain. Elle est donc parfaite pour déployer de l'Internet à haut débit et ce avec des performances comparables de celles proposées par le câble ou l'ADSL. Par ailleurs, ce type de fréquences nécessite des infrastructures beaucoup moins importantes et donc un investissement, selon les experts, trois fois moindre.
Ce spectre de fréquences à longtemps été utilisé pour la diffusion d'émissions de télé en UHF avant que ces mêmes chaînes basculent, à partir du 19 février 2009, dans l'ère de la télévision numérique. Il a été découpé en cinq tranches dont le fameux bloc C qui couvre plus de 55 états et qui, à lui seul, permettrait de développer un véritable réseau national. Ce graphe permet de mieux comprendre les tenants et aboutissants de ce méli-mélo hertzien.

Aucune de ces sociétés ne remportera la totalité des enchères… Beaucoup d'acteurs des télécommunications cherchent simplement à se réserver une part du gâteau. Cela leur permettra de développer leurs offres de vidéos pour téléphones mobiles ou de s'implanter dans une région dont ils sont actuellement absents.

Google a déclaré publiquement qu'il enchérirait pour au moins le prix de réserve demandé pour le bloc C (4.6 milliards de dollars). La FCC a stipulé que les titulaires du très convoité bloc C devront "permettre aux consommateurs d'utiliser l'appareil de leur choix et de télécharger et d'utiliser les applications en toute liberté".
On peut alors se poser la question de savoir ce qu'il va se passer si Verizon ou AT&T remporteraient cette enchère… Beaucoup d'analystes pensent que les deux géants feront tout pour trainer des pieds afin de gagner du temps et ce jusqu'à ce qu'ils soient en mesure de commercialiser leur prochaine génération de plates-formes 4G. Cette technologie a directement pour but de concurrencer celle du WiMAX mobile de Sprint qui a été annoncée comme prête pour courant 2008. Ce n'est donc pas forcément de ce côté-là que l'on pourra s'attendre à l'adoption rapide de solutions ouvertes qui permettraient un développement immédiat de ce marché.

Concernant la participation de Google, la question qui se pose est de savoir si la firme de Mountain View veut vraiment devenir un opérateur sans-fil ou simplement contrôler la distribution des cartes. Si elle emporte les enchères pour le bloc C, on peut imaginer qu'elle se contente de louer des fréquences aux différents fournisseurs de services. En contrepartie, ces mêmes entreprises assureraient à Google un accès complet à l'ensemble de ses applications dédiées à la mobilité… Il ne resterait plus alors qu'à créer un réseau de publicité suffisamment performant qui permette de rentabiliser l'accès à Internet sur les téléphones mobiles. Google deviendrait alors un véritable prestataire de technologies. Cela semble tout de même douteux tant la société s'est toujours tenu éloigné de ce type de tâches ingrates pour se concentrer sur la partie noble ("propre") de la chaîne de production : pas de contenu, pas de matériel mais juste les services qui vont avec.
Plus simplement, la manœuvre de Google peut se résumer à ceci : en faisant une enchère minimum et sans avoir même besoin de gagner, la clause de "réseau ouvert" acceptée par la FCC s'appliquera alors laissant le champ libre au déploiement de sa nouvelle plate-forme pour téléphones mobiles. On en concluerait alors à un coup de bluff de sa part.

La solution peut aussi venir d'un quatrième larron ne disposant d'aucune technologie propriétaire et qui serait prêt à jouer le rôle d'éclaireur. Mais là où le bât blesse c'est que peu de sociétés ont les capacités d'investissement nécessaires sur le long terme : il faut 6 milliards de dollars supllémentaires pour mettre sur pied un réseau de cette ampleur. Il faut enfin se rappeler que les enchères se déroulent en pleine crise boursière et donc au plus mauvais moment. Frontline, une société qui devait concourir pour les fréquences destinées aux services d'urgences (bloc D) vient de renoncer, faute de fonds. C'est donc pour l'instant très difficile de se risquer à un quelconque pronostic…
(Via TechRepublic)

(Source de l'ilustration : Aloha Partners)

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