Marissa Mayer a récemment accordé une interview à VentureBeat. Elle explique que les recherches "socialisées" prendront une part de plus en plus importante dans les années à venir. Voici quelques extraits librement traduits…
Nous pensons que les recherches peuvent être mâtinées d'interactions sociales. D'une certaine manière, vous faites une recherche (verbale) quand vous demandez à un ami ce qu'il a aimé comme film ou ce qu'il suggère comme restaurant où allé diner. Dans ce cas, vous cherchez à utiliser vos relations comme levier de connaissance…
La dominante sociale des recherches effectuées sur Internet (via Google) prend de plus en plus d'importance mais sans que cette tendance ait été suffisamment traduite sur le Web.
On ne peut pas imaginer un service qui montrera l'ensemble des recherches effectuées par un groupe et qui serait montrées à chacun des membres de ce réseau à la manière d'un flux RSS : la majorité des utilisateurs considèrent leur activité sur les moteurs comme quelque chose de privé et de non partageable. Il faut donc trouver d'autres méthodes…
La première tentative de Google dans ce domaine a été de proposer à des utilisateurs d'annoter des pages web puis de les partager avec d'autres utilisateurs. C'est, d'une certaine manière, le propos de Google Recherche personnalisée. Si cela s'est avéré positif pour certains thèmes comme celui la santé, il y a de nombreuses autres thématiques qui n'ont pas été encore explorées. Et, de toute façon ce modèle d'annotation a besoin d'être développé.
Une autre tendance est de faire des suggestions à l'internaute : "ce que les autres utilisateurs comme vous ont aimé…" à la manière de ce que propose Amazon pour les livres.
On peut donc imaginer une synthèse entre ce travail d'annotation et les historiques de recherches. Par exemple, si vous avez 400 amis sur Facebook et savez que 10 d'entre eux ont effectué une recherche similaire dans la même journée, cela peut sans doute vous intéresser de l'essayer à votre tour.
D'une certaine manière cela peut fonctionner à la manière du PageRank : il est clair qu'un individu aura plus confiance dans les pages que ses amis ont déjà visités. Et on peut introduire ce type de données dans l'historique Web afin de personnaliser de manière plus significative les pages de résultats. En bref, les recommandations faites par vos amis bénéficieront d'un poids plus important que celles qui, d'une certaine manière, n'ont pas été "bookmarkées" par votre réseau. On pourrait ainsi procéder à une fusion entre les recherches dites "personnalisées" et celles de type "social".
À la question "que seront les moteurs de recherche dans 10 ans ?", Marissa Mayer répond qu'ils intègreront dans les résultats proposés l'environnement social et culturel de l'internaute. Les moteurs pourront répondre à des questions comme "quels sont les films qu'il faut aller voir ?" ou "Tout près de là où j'habite, quel est le meilleur restaurant de sushi ?". On est dans le droit fil des avancées qui ont été faites en matière de portabilité des données. Google serait alors capable de synthétiser les informations renvoyées par votre réseau d'amis et de créer un algorithme personnalisé dans lequel les composantes sociales joueraient un rôle plus important que maintenant.
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